Bernard Werber a écrit:

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                                                          Etre ensemble

                   Selon la philosophie soufie, l'une des premières règles

      du bonheur consiste à s'asseoir avec des amis ou des gens qu'on aime.

On s'asseoit, on ne dit rien, on ne fait rien. On se regarde ou on ne se regarde pas.

     Toute l'extase vient du plaisir d'être entouré de gens avec lesquels on se

             sent bien. Plus besoin de s'occuper ou d'occuper l'espace sonore.

                        On se contente d'apprécier cette muette coexistence.

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   A une Muse

   Faut-il que je couche, pour son teint éthéré
   Mon corps enrobé de milles fleurs immuables?
   Pour élever à son air la douceur parfumée
   Du zéphyr qui embaume ma chair sous le sable.

   Faut-il que je vienne, sous son oeil périr,
   Dans la flamme cruelle de ce lac azuré?
   A ma vue, la merveille, c'est la mort qui m'attire
   Sous la robe livide qui reflète sa beauté.

   Faut-il à ce galbe, recueillir le poison?
   Récolter sur l'amphore une larme vermeille,
   Une goutte amère que l'ivresse réveille,
   L'arôme de sa peau que délivre l'horizon.

   Faut-il pour son chant que je taise le souffle?
   Pour goûter à ses lèvres une note brumeuse,
   Quand la belle taciturne prend mon air et m'étouffe,
   D'un soupir acéré comme une morne berceuse.

   Faut-il que je meure, en touchant les étoiles?
   Quand le ciel se fait proche, et la terre veloutée,
   En sentant sous mes doigts, le roulement de son voile
   Dont mon âme caresse les confins mordorés.

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                                                                                         Une caresse... 

                                                                                        C'est un sens en éveil pour une fraction de seconde,
Qui ennivre le temps sous la chaleur de son voile
Cest une larme du coeur sous l'orage qui gronde,
Une filante qui se perd dans la cour des étoiles.

C'est une goutte qui chatouille un nuage trop calme,
Une bise qui ravive la fraicheur des houles
Comme la pluie qui délivre sous l'écorce de l'érable,
L'essence ambrée que ses nervures écoulent.

C'est le risque qui réchauffe les amants en fuite,
Une étreinte idyllique qui réchauffe l'atmosphère
Un frisson amoureux dont le coeur nous agite,
Pour palper l'insolence , douce et légère.

C'est la flamme corporelle qui atténue la brise,
Un parfum lancinant dont l'âme se languit
C'est l'envie interdite que la chaleur attise,
Un baiser soufflé sur deux lèvres ennemies.

Une caresse comme prélude à la danse des corps,
Qui se joue du temps quand les secondes s'envolent
Le désir charnel qui fait chavirer le coeur,
C'est l'odeur de ton corps sur ma bouche frivole.

C'est le souffle que la mort extirpe sous son aile,
Un zéphyr qui enrobe notre chair glacée
C'est le chant qui se pare d'un repos éternel,
                            photo: (c) Lara Jade                          Une larme pour l'être qui s'est envolé...

                                                                                         Une caresse en suspend pour une éternité...

      †x†x†x†x†x†x†x†x†x†x†x†x†x†x†x†x†x†x†

A mes lèvres honteuses, ce miel de tendresse
Un panache qui aiguise le foyer des délices,
C'est un flot de douceur ponctué de caresses
Qui embrasse ma bouche du plus doux des supplices.

J'ai goûté la splendeur, j'ai volé l'ambroisie,
J'ai sucé milles nectars sous la voûte des cieux
Pour sentir dans mes veines l'inconstante folie,
Qui condamne cette saveur à errer sous mes yeux.

S'il existe une langueur plus exquise que ce met,
Je condamne les portes rougissantes de l'envie
Et ma gorge coupable se verra noyée
Par ce miel vénéneux dont la source est tarie.